Document d enregistrement universel et rapport financier annuel 2021 - BNP PARIBAS 213
4états financiers consolidés au 31 décemBre 2021
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Notes annexes aux états financiers
Scénario adverse Le scénario adverse suppose la matérialisation de certains risques pour l économie, conduisant à une trajectoire économique beaucoup plus dégradée que dans le scénario central.
Malgré l amélioration de la situation sanitaire constatée au cours des derniers trimestres, l émergence de formes potentiellement plus virulentes du coronavirus pourrait impacter l activité de manière plus marquée que prévu dans le scénario central. Par ailleurs, les ruptures d approvisionnement et la réduction des mesures budgétaires de soutien pourraient avoir des effets négatifs dans certains secteurs et certaines zones géographiques.
Les risques suivants apparaissent renforcés dans le contexte de crise sanitaire :
■ Possibles effets négatifs sur la demande : La pandémie pourrait avoir des conséquences plus durables (certains secteurs durablement touchés, finances publiques détériorées, dette privée en forte augmentation dans certaines économies) et des évolutions à court terme (chômage, faillites, etc.) pourraient être moins favorables que prévu, les gouvernements mettant fin aux mesures visant à aider les ménages et les entreprises pendant la crise. De telles évolutions pourraient peser sur la demande.
■ Pression sur la rentabilité des institutions financières : Certains emprunteurs pourraient rencontrer des difficultés de remboursement de leur dette avec la fin des mesures de soutien prises par les gouvernements pendant la crise. À ce risque s ajoutent de possibles turbulences financières et le niveau toujours très bas des taux d intérêt. Ces développements sont susceptibles de peser sur la rentabilité du secteur bancaire et la disponibilité du crédit.
■ Des corrections pourraient affecter les marchés financiers et immobiliers, compte tenu de certaines évolutions très favorables enregistrées dans le sillage de la reprise économique, permises notamment par les mesures de soutiens monétaire et budgétaire.
■ Tensions liées aux finances publiques : Compte tenu de l ampleur de la contraction de l activité et du montant du soutien budgétaire fourni par les gouvernements pour compenser ce choc majeur sur l activité, les ratios de dette publique ont massivement augmenté et ont atteint souvent des niveaux sans précédent. Même si les politiques monétaires extrêmement accommodantes limitent fortement ce risque actuellement, cette détérioration des finances publiques pourrait engendrer, dans le futur et dans certains pays, des tensions sur les marchés financiers et des mesures d austérité. De telles évolutions pourraient avoir des effets secondaires négatifs sur l activité. Si la zone euro semble plus exposée à ce risque que d autres pour des raisons structurelles, la BCE a montré ces dernières années qu elle disposait des outils pour limiter l ampleur de tels chocs potentiels.
■ Nouvelles difficultés économiques en Chine : À la suite de la crise sanitaire, des difficultés supplémentaires ne peuvent être exclues, que ce soit en termes d activité ou sur d autres fronts (par exemple, finances publiques, difficultés sur le marché immobilier, tensions politiques). Compte tenu du poids de l économie chinoise, ces difficultés pourraient impacter les marchés financiers mondiaux, le commerce international et les prix des matières premières.
■ Difficultés des marchés émergents : Certains marchés émergents sont sous pression pour diverses raisons (par exemple, déséquilibres économiques et tensions politiques internes, détérioration des relations internationales) et la crise sanitaire peut avoir ajouté à ces fragilités (campagnes de vaccination retardées par rapport aux économies matures). L Argentine, le Brésil, Hong Kong et la Turquie font partie des grands marchés émergents qui méritent d être surveillés.
D autres risques sont également pris en compte dans le scénario adverse :
■ Risques commerciaux : Les désaccords entre les États-Unis et la Chine sur les questions géopolitiques, la protection de la propriété intellectuelle, les transferts de technologie ou les politiques industrielles devraient persister. À la suite de la crise sanitaire, les États-Unis et d autres économies matures sont aussi susceptibles de chercher à réduire leur dépendance vis-à-vis de la Chine dans certains domaines jugés stratégiques. Les tensions liées au commerce et à la mondialisation devraient donc persister, voire s aggraver.
■ Risques géopolitiques : Les tensions, au Moyen-Orient et en Asie de l Est, pourraient notamment peser sur l économie mondiale au travers de chocs sur les prix des matières premières, sur les marchés financiers, ainsi que sur la confiance des entreprises.
Il est supposé que ces risques latents se matérialisent à partir du 1er trimestre 2022.
Parmi les pays considérés, les niveaux de PIB dans le scénario adverse sont entre 5,8 % et 12,2 % inférieurs à ceux du scénario central, au terme de la période de choc (trois ans), au 31 décembre 2021 (comme au 31 décembre 2020). En particulier, cet écart atteint 7,1 % en moyenne dans la zone euro et 5,8 % aux États-Unis.
Pondération des scénarios et sensibilité du coût du risque
Au 31 décembre 2021, la pondération du scénario adverse retenue par le Groupe, à l exclusion de BancWest en application d IFRS 5, est en moyenne équivalente à celle du scénario favorable reflétant une position proche de l équilibre dans le cycle de crédit. Au 31 décembre 2020, la pondération moyenne du scénario adverse était de 16 % et de 34 % pour le scénario favorable (y compris BancWest).
La sensibilité du montant des pertes attendues (ECL) sur l ensemble des actifs financiers au coût amorti ou à la valeur de marché par capitaux propres et aux engagements de crédit est appréciée en comparant l estimation des pertes attendues issue de la pondération des scénarios ci-dessus à celle issue de chacun des deux scénarios alternatifs :
■ une hausse des ECL de 18 %, soit 950 millions d euros selon le scénario adverse (14 % au 31 décembre 2020) ;
■ une baisse des ECL de 12 %, soit 600 millions d euros selon le scénario favorable (8 % au 31 décembre 2020).
Adaptation du dispositif d évaluation des montants des pertes de crédit attendues pour prendre en compte les spécificités de la crise sanitaire
Scénarios macroéconomiques en entrée des modèles
La mesure de l impact des scénarios macroéconomiques sur les pertes de crédit attendues a été ajustée pour refléter les spécificités de la crise sanitaire actuelle. Compte tenu des caractères exceptionnels du choc lié aux mesures de confinement temporaires et du soutien apporté par les gouvernements et les banques centrales, les paramètres des scénarios macroéconomiques pour les différents pays ou zones géographiques intégrés dans les modèles de calcul (calibrés sur la base des précédentes crises) ont été adaptés afin d en extraire une dynamique de moyen terme de l évolution macroéconomique et de minimiser ainsi une volatilité excessive.
En 2020, la perspective de moyen terme retenue sur le scénario central a réduit la perte de revenus pour la zone euro pour un montant largement inférieur à celui des dispositifs d aide mis en place par les gouvernements et la Banque centrale européenne. Réciproquement, elle a conduit à une modération des impacts favorables des rebonds économiques constatés sur l exercice 2021.