Document d enregistrement universel et rapport financier annuel 2019 - BNP PARIBAS272
5 risques et adéquation des fonds ProPres Pilier 3
5
Synthèse des risques annuels
Dans ce contexte, on peut souligner les catégories de risques suivantes :
Risques d instabilité financière liés à la conduite des politiques monétaires Au sein des économies matures, l environnement des taux d intérêt a radicalement changé au cours des derniers trimestres de 2019 avec des taux directeurs de banque centrale, des rendements obligataires négatifs et un aplatissement des courbes de taux. Les revenus des banques sont fortement impactés par une courbe de rendement plate, par les taux de dépôt négatifs de la banque centrale et par la difficulté à répercuter les taux négatifs sur les clients. Alors que de tels développements auraient été considérés comme temporaires et exceptionnels il y a quelques années, le risque qu il s agisse d une situation plus durable semble maintenant plus élevé.
Par ailleurs, un rendement faible (ou nul) sur des actifs moins risqués et la facilité d utilisation d un effet de levier peuvent avoir deux conséquences :
■ l investissement dans des actifs plus risqués pour générer des rendements plus élevés (exposition accrue aux risques de crédit et de dégradation des notations) ;
■ l émergence de bulles spéculatives sur certaines catégories d actifs comme l immobilier ou les marchés financiers (bourse, capital investissement, obligations, etc.).
Certains acteurs financiers majeurs (assureurs, fonds de pension, gestionnaires d actifs, etc.) ont une dimension de plus en plus systémique et, en cas de turbulences de marché, pourraient être amenés à dénouer de larges positions dans un contexte où la liquidité de marché se révélerait relativement fragile. Le risque d une hausse brutale des taux d intérêt à long terme et/ou d un réajustement marqué des prix, a largement diminué depuis le retournement des politiques monétaires au cours de cette année, mais il ne saurait être totalement écarté. Sur de nombreux marchés d actifs, les primes de risque sont faibles par rapport à leur moyenne historique après une décennie de politiques monétaires accommodantes (crédit aux entreprises et pays non Investment Grade, certains compartiments des marchés actions et des marchés obligataires, etc.).
Risques systémiques liés à la hausse de l endettement Dans plusieurs économies, les déséquilibres des finances publiques restent importants. Bien que le niveau extrêmement bas des taux d intérêt (soutenu par les achats d actifs par les banques centrales) ait considérablement réduit les menaces à court terme en réduisant le service de la dette et donné une marge de manœuvre accrue aux gouvernements, des risques subsistent à moyen terme. Les pays de la zone euro sont concernés par ces risques pour des raisons institutionnelles (contraintes budgétaires, marché obligataire fragmenté). Dans certaines économies, certains déséquilibres sont également observés dans le secteur privé (dette des ménages en particulier).
Par ailleurs, la dette de certains pays émergents, y compris la dette en devises et envers des créditeurs étrangers, enregistre une hausse marquée depuis 2008. La dette publique comme la dette privée peuvent atteindre un niveau préoccupant. La détérioration du profil de la dette peut entraîner une dégradation de la notation par les agences, suivie d une hausse des primes de risque et du service de la dette, ce qui pourrait nuire à la confiance des investisseurs et conduire à des sorties de capitaux, alimentant les effets négatifs énumérés plus haut.
Bien que l exposition du Groupe dans les pays émergents soit limitée, la vulnérabilité de ces économies peut conduire à des perturbations du système financier mondial qui toucheraient le Groupe et pourraient affecter ses résultats.
Il est à noter que le risque lié à l endettement pourrait se matérialiser non seulement en cas de hausse brutale des taux d intérêt, mais aussi en cas d autres chocs négatifs sur la croissance.
Risques de réduction des échanges commerciaux, liés aux mesures protectionnistes
Le différend commercial entre les États-Unis et la Chine s est aggravé en 2019, des droits de douane supplémentaires sur les importations instaurés par les États-Unis entraînant des mesures de rétorsion de la part de la Chine. Au-delà du conflit commercial, d autres affrontements pourraient apparaître, notamment en ce qui concerne les niveaux de change et le leadership technologique. Un autre différend pourrait surgir entre les États-Unis et l Union européenne. À plus long terme, la montée des politiques protectionnistes menace le bon fonctionnement des chaînes d approvisionnement et remet en question la poursuite du processus de mondialisation.
Les différends commerciaux sont susceptibles de freiner la croissance mondiale, en pesant sur les volumes échangés, en perturbant les chaînes de production, et en affectant négativement la confiance des agents et les marchés financiers.
Législations et règlementations applicables aux institutions financières
Les évolutions récentes et à venir des législations et règlementations applicables aux institutions financières peuvent avoir un impact significatif sur la Banque. Les mesures adoptées récemment ou qui sont (ou dont les mesures d application sont) encore en projet, qui ont, ou sont susceptibles d avoir un impact sur la Banque, comprennent notamment :
■ les règlementations sur les fonds propres : CRD 5/CRR 2 votées en mai 2019, le standard international commun de capacité d absorption des pertes (TLAC), et la désignation de la Banque en tant qu institution financière d importance systémique par le Conseil de stabilité financière ;
■ le Mécanisme européen de surveillance unique ainsi que l ordonnance du 6 novembre 2014 ;
■ la Directive du 16 avril 2014 relative aux systèmes de garantie des dépôts et ses actes délégués et actes d exécution, la Directive du 15 mai 2014 établissant un cadre pour le redressement et la résolution des banques, le Mécanisme de résolution unique instituant le Conseil de résolution unique et le Fonds de résolution unique ;
■ le Règlement final de la Réserve fédérale des États-Unis imposant des règles prudentielles accrues pour les opérations américaines des banques étrangères de taille importante, notamment l obligation de créer une société holding intermédiaire distincte située aux États- Unis (capitalisée et soumise à régulation) afin de détenir les filiales américaines de ces banques ;