Document d enregistrement universel et rapport financier annuel 2019 - BNP PARIBAS184
4 états financiers consolidés au 31 décemBre 2019
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Notes annexes aux états financiers
Le lien entre les scénarios macroéconomiques et la mesure de l ECL est principalement établi par le biais de la modélisation des probabilités de défaut et par la déformation des matrices de migration de note interne (ou paramètre de risque). Les probabilités de défaut ainsi déterminées par les scénarios macroéconomiques permettent de mesurer les pertes attendues pour chaque scénario.
Le poids à attribuer aux pertes de crédit attendues calculées dans chacun des scénarios est défini comme suit :
■ 50 % pour le scénario central ;
■ le poids des deux scénarios alternatifs est défini selon la position dans le cycle économique. Dans l approche retenue, le scénario adverse a un poids plus important dans les situations en haut de cycle que dans les situations en bas de cycle, en anticipation d un retournement potentiel défavorable de l économie.
Par ailleurs, lorsque cela s avère pertinent, la mesure des dépréciations peut prendre en compte des scénarios de vente des actifs.
Scénarios macroéconomiques Les trois scénarios macroéconomiques sont définis avec un horizon de projection à 3 ans. Ils correspondent à :
■ un scénario central, qui décrit la situation économique la plus probable sur l horizon de projection. Ce scénario est mis à jour à une fréquence trimestrielle. Il est défini par la cellule de Recherche économique du Groupe, en collaboration avec divers experts du Groupe. Les projections sont déclinées pour chaque marché significatif du Groupe, au travers des principales variables macroéconomiques (le PIB et ses composantes, le taux de chômage, l indice des prix à la consommation, les taux d intérêt, les taux de change, le prix du pétrole, les prix du marché immobilier, etc.) qui sont déterminantes dans la modélisation des paramètres de risque utilisés dans le cadre du processus de stress- test ;
■ un scénario adverse, qui reflète l impact de la matérialisation de risques pesant sur le scénario de base, et dont il résulte une situation économique beaucoup plus défavorable que dans le scénario de référence. Le point de départ est l application d un choc sur le PIB. Ce choc sur le PIB est appliqué avec une ampleur variable, mais de manière simultanée aux différentes économies, dans la mesure où la crise considérée est une crise globale. Les hypothèses retenues sont généralement cohérentes avec celles proposées par les régulateurs. Les autres variables (taux de chômage, inflation, taux d intérêt) sont définies sur la base de relations économétriques établies, et de jugement d expert ;
■ un scénario favorable, qui reflète l impact de la matérialisation de risques ayant un effet positif sur l économie, et dont il résulte une situation économique bien plus favorable. Afin de parvenir à une estimation non biaisée des dépréciations, le scénario favorable est défini tel que la probabilité d occurrence du choc appliqué sur le PIB (en moyenne, sur un cycle) est égale à la probabilité d occurrence du choc correspondant dans le scénario adverse. L ampleur des chocs
appliqués correspond généralement à 80 %-95 % de l ampleur des chocs en adverse. Les autres variables (taux de chômage, inflation, taux d intérêt) sont définies de la même manière que dans le scénario adverse.
Le scénario adverse suppose la matérialisation de certains risques pour l économie, conduisant à une trajectoire économique beaucoup plus dégradée que dans le scénario de référence. Les hypothèses retenues pour le scénario adverse au 31 décembre 2019 sont les suivantes :
■ Évolution défavorable des échanges commerciaux en lien avec le conflit commercial entre les États-Unis et la Chine et ses conséquences sur les marchés financiers ;
■ Risques liés au Brexit : l incertitude entourant les termes de la relation future entre le Royaume-Uni et l Union européenne demeure élevée. Le Royaume-Uni pourrait souffrir de perturbations dans certains secteurs, d une plus grande incertitude pesant sur l investissement et la consommation, d une dynamique commerciale plus faible, de tensions financières, ainsi que d évolutions défavorables des marchés immobiliers. La zone euro serait également touchée par les effets négatifs du Brexit ;
■ Possibles tensions dans la zone euro liées aux finances publiques : les ratios d endettement public restent élevés dans certains pays, à un moment où l activité devrait se modérer ;
■ Correction significative sur certains marchés actions et immobiliers : le cycle de croissance se modérant, une correction pourrait affecter certains marchés ;
■ Risques géopolitiques : les tensions au Moyen-Orient pourraient peser sur l économie mondiale, au travers de chocs sur les prix des matières premières et la confiance des entreprises ;
■ Difficultés sur les marchés émergents : certains marchés émergents souffrent de déséquilibres économiques intérieurs, de la force du dollar américain, des évolutions politiques au niveau national et de la détérioration des relations internationales. Dans certains cas, l activité pourrait être plus affectée que ce qui est actuellement estimé ;
■ Ralentissement en Chine : un ralentissement de l activité plus marqué que prévu ou une nouvelle détérioration des ratios des finances publiques et des niveaux de soldes extérieurs pourraient avoir un impact sur les marchés financiers à l échelle mondiale et peser sur le commerce mondial et les prix des matières premières.
L effet du scénario adverse sur l évolution du PIB des pays de l OCDE se traduit par un écart avec le scénario central après 3 ans compris entre -6 % et -12 % selon les pays et en particulier -7 % en moyenne sur la croissance de la zone Euro et -6 % sur la croissance aux États-Unis.
Au 31 décembre 2019, la pondération du scénario adverse est de 26 % pour le Groupe (24 % pour le scénario favorable), reflétant une position au-dessus de la moyenne du cycle de crédit, avec un niveau très favorable de ses marchés domestiques compensé par un ralentissement économique mondial notamment dans les pays émergents.
➤ COÛT DU RISQUE DE LA PÉRIODE
En millions d euros Exercice 2019 Exercice 2018
Dotations nettes aux dépréciations (2 649) (2 490)
Récupérations sur créances amorties 429 483
Pertes sur créances irrécouvrables (983) (757)
TOTAL DU COÛT DU RISQUE DE LA PÉRIODE (3 203) (2 764)