Document d enregistrement universel et rapport financier annuel 2020 - BNP PARIBAS286
5 risques et adéquation des fonds ProPres Pilier 3
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Synthèse des risques annuels
■ des réflexions proactives et anticipatrices relatives aux risques émergents et à leurs impacts sur le profil de risque de la Banque dans le cadre du Comité d anticipation des risques ;
■ une analyse et un suivi des changements règlementaires et de leurs conséquences sur la gestion des fonds propres et de la liquidité de la Banque ainsi que sur ses activités.
RISQUES PRINCIPAUX Un risque principal est défini comme un risque qui peut :
■ avoir, dans une branche d activité ou une zone d activité, un impact significatif sur les résultats financiers, la réputation ou la pérennité de l entreprise ;
■ survenir à brève échéance.
Les principaux risques auxquels le Groupe est exposé sont présentés ci-dessous.
Conditions macroéconomiques
L environnement macroéconomique et de marché affecte les résultats de la Banque. Compte tenu de la nature de son activité, la Banque est particulièrement sensible aux conditions macroéconomiques et de marché en Europe.
Après une progression de 3 % en 2019, l économie mondiale a reculé de plus de 3,5 % en 2020, durement touchée par les conséquences de la crise sanitaire. Les économies matures ont été tout particulièrement affectées, avec un recul du PIB estimé à 7,2 % dans la zone euro et près de 3,4 % aux États-Unis (selon la publication du FMI de janvier 2021 World Economic Outlook).
Les conséquences de la crise sanitaire ont amené les grandes banques centrales (la Réserve fédérale des États-Unis et la Banque centrale européenne) à amplifier les mesures d assouplissement quantitatif, dans un contexte de très faible inflation. En l absence de changement significatif des prix du pétrole, l inflation est restée très faible (légèrement au-dessus de 0,5 % dans la zone euro et de 1 % aux États-Unis). Les conséquences à court et moyen terme de la pandémie devraient conduire à ce que les taux directeurs des banques centrales et les rendements obligataires restent à des niveaux extrêmement bas voire négatifs dans de nombreuses économies matures dans les années à venir, avec des courbes de rendement plates. Les grandes banques centrales ont ainsi clairement indiqué ces derniers mois qu elles prévoyaient de maintenir des conditions extrêmement favorables jusqu en 2023. Pour leur part, les gouvernements ont mis en place des dispositifs de soutien exceptionnels comme les programmes de maintien de l emploi, les plans de relance, ou les prêts garantis par les États. L ensemble de ces mesures monétaires et budgétaires ont permis d atténuer les conséquences de la crise sanitaire, en particulier les arrêts ou le ralentissement de l activité de certains secteurs lors des périodes de confinement.
Les pays émergents n ont pas été épargnés par la crise sanitaire en 2020, avec une récession estimée par le FMI à 3,3 % en 2020, malgré la relativement bonne performance de la Chine (+ 1,9 %). Celle-ci s était engagée avant la crise sanitaire dans un processus de rééquilibrage de sa croissance vers la demande intérieure et a opté pour la relance par les dépenses publiques et les investissements en infrastructures, fragilisant ses finances publiques, mais évitant une baisse de l activité trop marquée. Les pays des autres zones émergentes ont subi une récession, parfois très
sévère comme en Inde ou au Mexique. Souvent, leurs banques centrales ont rapidement assoupli leur politique monétaire pour pallier les effets des mesures de confinement sur l activité intérieure et la réduction des sources de financement en provenance de l extérieur.
De plus, les développements positifs concernant les vaccins depuis la fin d année 2020 pourraient conduire à une reprise marquée à partir du second semestre de 2021, le FMI attendant une progression de 5,5 % du PIB mondial, bien que le risque d un rythme d activité fluctuant puisse subsister tant que les vaccins ne seront pas largement distribués. Dans ce contexte, on peut souligner les catégories de risques suivantes :
Conséquences à moyen terme de la crise sanitaire actuelle La crise pourrait avoir des effets durables. Certains secteurs de l économie particulièrement exposés pourraient mettre plus de temps à se redresser que le reste de l économie (par exemple le tourisme, le transport aérien et certains commerces de détail), même s ils ont bénéficié des mesures de soutien évoquées précédemment. Les finances publiques ont été affectées par la crise et les mesures exceptionnelles de politique budgétaire qui ont permis de préserver les capacités de production économique et le tissu social. Le fort rebond de l activité au troisième trimestre 2020,tout en tenant largement d un effet mécanique, témoigne également de l efficacité de ces mesures. Cependant, le marché de la dette privée pourrait être également impacté par le niveau d endettement et le chômage, et par ailleurs les faillites pourraient augmenter en fonction du rythme auquel les pays retirent les mesures de soutien exceptionnelles en faveur des salariés. De plus, la crise sanitaire pourrait conduire à des évolutions structurelles dans certains secteurs (transports, infrastructures, etc.) ainsi que dans les chaînes de production qui pourraient s adapter à ce nouveau contexte. Ces évolutions pourraient peser sur la croissance à moyen terme, contribuer à maintenir les taux d intérêt à un niveau très bas sur une longue période et, dans certains cas, donner naissance à d autres épisodes de croissance lente.
Risques d instabilité financière liés à la conduite des politiques monétaires Les revenus des banques commerciales sont fortement impactés à la fois par la courbe des taux d intérêt plate, les taux de dépôt à la banque centrale négatifs et la difficulté à répercuter ces taux négatifs sur les clients. Les assureurs-vie et les fonds de pension sont également profondément touchés, car l environnement de faible rendement augmente les engagements et pèse sur le rendement des investissements à long terme (affectant en particulier les assureurs-vie à rendement garanti et les régimes de retraite à prestations définies). Les marges de manœuvre de la politique monétaire semblent de plus en plus limitées, et les banques centrales risquent davantage d être affectées par les enjeux budgétaires. De tels développements, qui auraient été considérés comme temporaires et exceptionnels il y a quelques années, ressemblent désormais à une nouvelle normalité.
Certains acteurs financiers majeurs (assureurs, fonds de pension, gestionnaires d actifs, etc.) ont une dimension de plus en plus systémique et, en cas de turbulences de marché, pourraient être amenés à dénouer de larges positions dans un contexte où la liquidité de marché se révélerait relativement fragile. En effet, sur de nombreux marchés d actifs, les primes de risque sont faibles par rapport à leur moyenne historique après une décennie de politiques monétaires accommodantes (crédit aux entreprises et pays non Investment Grade, certains compartiments des marchés actions et des marchés obligataires, etc.).