Document d enregistrement universel et rapport financier annuel 2020 - BNP PARIBAS 197
4états financiers consolidés au 31 décemBre 2020
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Notes annexes aux états financiers
niveaux de dette publique augmenteront sensiblement et atteindront dans certains pays des niveaux sans précédent. Même si les politiques monétaires extrêmement accommodantes limitent fortement ce risque actuellement, cette détérioration des finances publiques pourrait engendrer, dans le futur et dans certains pays, des tensions sur les marchés financiers et des mesures d austérité. De telles évolutions pourraient avoir des effets secondaires négatifs sur l activité.
■ Nouvelles difficultés économiques en Chine : Compte tenu du poids de l économie chinoise, une nouvelle détérioration de l activité aurait un impact sur les marchés financiers mondiaux, le commerce mondial et les prix des matières premières.
■ Difficultés des marchés émergents : Certains marchés émergents souffrant de déséquilibres économiques et politiques intérieurs, de la force du dollar américain, et de la détérioration des relations internationales pourraient être davantage fragilisés par la crise sanitaire.
D autres risques, non directement liés à la crise sanitaire ont été également pris en compte dans le scénario adverse :
■ Risques commerciaux : À court terme, les risques générés par la confrontation commerciale entre les États-Unis et la Chine semblent moins aigus. Cependant, des tensions restent possibles entre les deux pays, en raison de désaccords persistants sur les sujets de protection de la propriété intellectuelle, de transferts de technologie ou des politiques industrielles. À la suite de la crise sanitaire, les États-Unis et d autres économies matures sont aussi susceptibles de chercher à réduire leur dépendance vis-à-vis de la Chine dans certains domaines jugés stratégiques. Les tensions liées au commerce et à la mondialisation devraient donc persister. Des évolutions défavorables restent un risque pour les trimestres à venir.
■ Risques liés au Brexit : Fin décembre 2020, l Union européenne et le Royaume-Uni ont conclu un accord de libre-échange. Celui-ci, qui doit encore être ratifié par le Parlement européen, est appliqué à titre provisoire du 1er janvier au 28 février 2021. Si le « hard-Brexit » a été évité, il y a néanmoins des changements importants dans les relations commerciales (barrières non tarifaires significatives) et financières entre l Union européenne et le Royaume-Uni. Des obstacles d ordre logistique ou opérationnel, non totalement intégrés actuellement, ne peuvent être exclus. Le scénario adverse prend en compte une grande incertitude (impact négatif sur l investissement et la consommation), une dynamique commerciale plus faible, des tensions financières, ainsi que des évolutions négatives sur le marché immobilier.
■ Risques géopolitiques : Les tensions, prononcées au Moyen-Orient notamment, pourraient peser sur l économie mondiale au travers de chocs sur les prix des matières premières, ainsi que sur la confiance des entreprises.
Il est supposé que ces risques latents se matérialisent à partir du 2e trimestre 2021, déclenchés par une extension de la crise sanitaire.
L effet du scénario adverse sur l évolution du PIB des pays de l OCDE se traduit par un écart avec le scénario central au terme de la période de choc (3 ans) compris entre - 5,8 % et - 12 % selon les pays considérés, atteignant en particulier - 7,1 % en moyenne dans la zone euro et - 5,8 % aux États-Unis.
Pondération des scénarios et sensibilité du coût du risque La pondération du scénario adverse retenue par le Groupe est de 16 % au 31 décembre 2020, contre 26 % au 31 décembre 2019 et de 34 % pour le scénario favorable au 31 décembre 2020 contre 24 % au 31 décembre 2019, reflétant une position du cycle de crédit en dessous de la moyenne au 31 décembre 2020 dans le contexte de la crise sanitaire en cours et de la généralisation des mesures de confinement.
L application d une pondération égale sur les scénarios favorable et adverse (25 %) permet d estimer la sensibilité du montant des pertes attendues sur l ensemble des actifs financiers au coût amorti ou à la valeur de marché par capitaux propres et aux engagements de crédit. Elle conduirait à une augmentation de l ordre de 130 millions d euros, soit 2 % des pertes attendues. L application de ces pondérations ne modifie pas le classement des facilités dans les différentes strates à la date d arrêté.
Adaptation du dispositif d évaluation des montants des pertes de crédit attendues pour prendre en compte les spécificités de la crise sanitaire
La mesure de l impact des scénarios macroéconomiques sur les pertes de crédit attendues a été ajustée pour refléter les spécificités de la crise sanitaire actuelle. Compte tenu des caractères exceptionnels du choc lié aux mesures de confinement temporaires et du soutien apporté par les gouvernements et les banques centrales, les paramètres des scénarios macroéconomiques pour les différents pays ou zones géographiques intégrés dans les modèles de calcul (calibrés sur la base des précédentes crises) ont été adaptés afin d en extraire une dynamique de moyen terme de l évolution macroéconomique et de minimiser ainsi une volatilité excessive.
La perspective de moyen terme retenue pour la zone euro sur le scénario central réduit la destruction de valeur sur la période, pour un montant largement inférieur à celui des dispositifs d aide mis en place par les gouvernements et la Banque centrale européenne.
Par ailleurs, des ajustements conservateurs ont été pris en compte lorsque les modèles utilisés se fondaient sur des indicateurs présentant des niveaux atypiques dans le contexte de la crise sanitaire et en lien avec les mesures de soutien, tels que la hausse des dépôts et la baisse des retards de paiements sur la clientèle de détail et les entrepreneurs.
Lorsque les nouveaux crédits bénéficient d une garantie de l État (cas concentrés principalement sur la Banque De Détail en France), le calcul des pertes de crédit attendues a été ajusté en conséquence.
Pour l activité spécifique de crédit à la consommation, les projections des taux de migration vers le défaut ont été adaptées afin de refléter les particularités par pays de ce segment d activité. Les crédits faisant l objet d un report d échéance ont été analysés dans des classes de risques spécifiques.
L absence de report général d échéance au bénéfice des personnes physiques, notamment en France, a conduit à identifier comme restructurées les créances ayant fait l objet de mesures d accompagnement non prévues initialement au contrat. Pour autant, ces mesures n ont pas été considérées comme critère automatique de transfert vers la strate 2.