Document d enregistrement universel et rapport financier annuel 2020 - BNP PARIBAS 195
4états financiers consolidés au 31 décemBre 2020
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Notes annexes aux états financiers
Le risque de crédit est présumé avoir augmenté significativement depuis la comptabilisation initiale et l actif classé en strate 2, en cas de retard de paiement de plus de 30 jours.
Informations prospectives
Le Groupe prend en compte des informations prospectives à la fois dans l estimation de l augmentation significative du risque de crédit et dans la mesure des pertes de crédit attendues (Expected Credit Loss « ECL »).
S agissant de la détermination de l augmentation significative du risque de crédit, au-delà des règles fondées sur la comparaison des paramètres de risque entre la date de comptabilisation initiale et la date de reporting, celle-ci est complétée par la prise en compte d informations prospectives comme des paramètres macroéconomiques sectoriels et géographiques, susceptibles d augmenter le risque de crédit de certaines expositions. Ces informations peuvent amener à resserrer les critères de passage en strate 2, et ainsi augmenter le montant de pertes de crédit attendues pour des expositions considérées comme particulièrement vulnérables au regard de ces paramètres prospectifs.
S agissant de la mesure des pertes de crédit attendues, le Groupe a fait le choix de retenir 3 scénarios macroéconomiques par zone géographique, couvrant un large panel de conditions économiques futures potentielles :
■ un scénario central, en ligne avec le scénario utilisé dans le cadre du processus budgétaire ;
■ un scénario adverse, correspondant au scénario utilisé trimestriellement dans le cadre des exercices de test de résistance réalisés par le Groupe ;
■ un scénario favorable, permettant de prendre en compte des situations où les performances économiques sont meilleures que prévues.
Le lien entre les scénarios macroéconomiques et la mesure de l ECL est principalement établi par le biais de la modélisation des probabilités de défaut et par la déformation des matrices de migration de note interne (ou paramètre de risque). Les probabilités de défaut ainsi déterminées par les scénarios macroéconomiques permettent de mesurer les pertes attendues pour chaque scénario.
Le poids à attribuer aux pertes de crédit attendues calculées dans chacun des scénarios est défini comme suit :
■ 50 % pour le scénario central ;
■ le poids des deux scénarios alternatifs est défini selon la position dans le cycle économique. Dans l approche retenue, le scénario adverse a un poids plus important dans les situations en haut de cycle que dans les situations en bas de cycle, en anticipation d un retournement potentiel défavorable de l économie.
Par ailleurs, lorsque cela s avère pertinent, la mesure des dépréciations peut prendre en compte des scénarios de vente des actifs.
Scénarios macroéconomiques Les trois scénarios macroéconomiques sont définis avec un horizon de projection à 3 ans. Ils correspondent à :
■ un scénario central, qui décrit la situation économique la plus probable sur l horizon de projection. Ce scénario est mis à jour à une fréquence trimestrielle. Il est élaboré par la cellule de Recherche Économique du
Groupe, en collaboration avec divers experts du Groupe. Les projections sont déclinées pour chaque marché significatif du Groupe (France, Italie, Belgique, États-Unis et zone euro), au travers des principales variables macroéconomiques (le Produit Intérieur Brut- PIB et ses composantes, le taux de chômage, l indice des prix à la consommation, les taux d intérêt, les taux de change, le prix du pétrole, les prix du marché immobilier etc.) qui sont déterminantes dans la modélisation des paramètres de risque utilisés dans le cadre du processus de test de résistance ;
À partir du 31 décembre 2020, au-delà des zones géographiques, les paramètres prospectifs ont été détaillés par secteur économique afin de mieux refléter l hétérogénéité des dynamiques économiques en lien avec les mesures de confinement et l arrêt partiel de l activité ;
■ un scénario adverse, qui reflète l impact de la matérialisation de risques pesant sur le scénario de base, et dont il résulte une situation économique beaucoup plus défavorable que dans le scénario de référence. Le point de départ est l application d un choc sur le PIB. Ce choc sur le PIB est appliqué avec une ampleur variable, mais de manière simultanée aux différentes économies, dans la mesure où la crise considérée est une crise globale. Les hypothèses retenues sont généralement cohérentes avec celles proposées par les régulateurs. Les autres variables (taux de chômage, inflation, taux d intérêt) sont définies sur la base de relations économétriques établies, et de jugement d expert ;
■ un scénario favorable, qui reflète l impact de la matérialisation de risques ayant un effet positif sur l économie, et dont il résulte une situation économique bien plus favorable. Afin de parvenir à une estimation non biaisée des dépréciations, le scénario favorable est défini tel que la probabilité d occurrence du choc appliqué sur le PIB (en moyenne, sur un cycle) est égale à la probabilité d occurrence du choc correspondant dans le scénario adverse. L ampleur des chocs appliqués correspond généralement à 80 %-95 % de l ampleur des chocs en adverse. Les autres variables (taux de chômage, inflation, taux d intérêt) sont définies de la même manière que dans le scénario adverse.
Prise en compte des spécificités de la crise sanitaire dans le scénario central Après un recul historique au premier semestre 2020, suivi d un rebond marqué au troisième trimestre, une nouvelle baisse de l activité est constatée au quatrième trimestre, reflétant les mesures plus strictes (y compris des confinements dans certains pays européens) prises par les gouvernements face à l augmentation des cas de Covid-19. Cependant, cette nouvelle chute est moins prononcée que le choc du deuxième trimestre en lien avec l action des gouvernements pour limiter l impact sur l activité économique. En 2021, une évolution favorable des taux de croissance est attendue, reflétant : (i) un rattrapage mécanique ; (ii) les mesures prises par les gouvernements et les banques centrales ; (iii) les évolutions favorables concernant la vaccination. Le rythme de la croissance se normaliserait en 2022 et 2023. L activité devrait revenir à son niveau d avant-crise au cours de 2022 dans la plupart des économies matures.